Chaque année, le SIAL Canada s’impose comme un événement incontournable pour les professionnels de l’agroalimentaire au pays et ailleurs dans le monde. En tant qu’experts en marketing alimentaire, nous considérons ce salon comme un baromètre des tendances, des enjeux et des opportunités qui façonnent l’industrie. L’édition 2025 à Toronto n’a pas déçu : elle a offert un tour d’horizon stimulant de l’innovation, des stratégies de mise en marché et des perspectives d’avenir pour les transformateurs alimentaires.
Dès l’ouverture du salon, on pouvait constater la forte participation des acteurs de toute la chaîne agroalimentaire, allant des producteurs aux transformateurs, en passant par les distributeurs et les détaillants. L’achalandage était impressionnant, témoignant du dynamisme actuel du secteur et de l’intérêt marqué pour les produits novateurs et adaptés aux nouvelles réalités du marché.
Parmi les visiteurs les plus visibles : les acheteurs et distributeurs du commerce de détail alimentaire. Ceux-ci semblaient particulièrement à l’affût de produits canadiens de substitution pour remplacer certains aliments américains désormais grevés de surtaxes douanières ou moins bien perçus par les consommateurs. Ce contexte ouvre la porte à de nouvelles opportunités pour les transformateurs canadiens capables de répondre à cette demande stratégique.
Le salon a également mis en lumière l’importance de l’innovation, avec plusieurs concours et vitrines consacrées aux entreprises en démarrage et aux produits novateurs. On y a vu des solutions inspirantes répondant à des besoins très actuels, qu’il s’agisse d’aliments sans allergènes, fortement protéinés ou à teneur réduite en sucres, en sel ou en gras saturés. Les transformateurs démontrent une capacité croissante à adapter leurs produits aux exigences réglementaires, comme l’évitement du symbole nutritionnel frontal, tout en demeurant attrayants pour le consommateur.
Autre constat marquant : l’audace croissante des transformateurs à cibler des marchés de niche, que ce soit par style de vie, culture d’origine ou contraintes alimentaires. Le marché canadien s’ouvre résolument aux aliments issus de traditions culturelles diverses, désormais produits localement, et ce, pour le plus grand plaisir de tous les Canadiens, curieux de découvrir des aliments authentiques, savoureux et exotiques.
Une autre tendance forte : l’attrait pour l’artisanat alimentaire. Les consommateurs recherchent des expériences de dégustation uniques, ancrées dans des histoires, des savoir-faire et des ingrédients locaux. Il est clair que les petits producteurs ont toute leur place dans l’ensemble des rayons d’épicerie, et que les consommateurs sont prêts à payer un peu plus pour des produits qui se distinguent sincèrement.
Enfin, le contexte actuel met en évidence la valeur d’une marque de provenance locale forte. Au Québec, Aliments du Québec a fait ses preuves depuis 1996. À l’échelle nationale, on pourrait envisager la création d’un label pancanadien de provenance, encadré par un cahier de charges rigoureux. Encore faut-il déterminer qui aurait le leadership pour porter et encadrer cette initiative fédératrice.
Le SIAL est plus qu’un salon, c’est un miroir de l’industrie, un lieu de rencontres stratégiques, d’idéation et d’inspiration. Pour quiconque œuvre dans l’univers agroalimentaire canadien, c’est un événement à ne pas manquer — année après année.