3 clés pour réussir votre emballage alimentaire

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Dans le monde de l’alimentaire, l’emballage est notre premier vendeur silencieux.

Avant même que le consommateur ne goûte le produit, il le voit, le touche, l’évalue, il achète avec les yeux. Au Canada et plus particulièrement au Québec, cette réalité est encore plus marquée : les rayons sont denses, et les marques nationales comme les marques de maison se retrouvent en concurrence directe. Pour que votre emballage fonctionne vraiment, il doit non seulement «se voir» mais aussi «se comprendre» en quelques secondes. 

1. Gagner l’attention en un coup d’œil

Pourquoi c’est essentiel? 

 

On ne le répétera jamais assez : capter rapidement le regard est un prérequis incontournable. Une étude de NielsenIQ (BASES) montre que de nombreux redesigns ne génèrent aucune amélioration significative des ventes, ce qui confirme que si l’emballage ne « parle » pas instantanément, le reste du travail est inutile. On estime que l’acheteur prend sa décision en environ 19 secondes devant l’étagère. 

 

Dans un environnement où 42 % des Canadiens affirment acheter davantage de marque de maison qu’avant, et où 72 % jugent ces marques maison comme « bon rapport qualité/prix », la bataille visuelle est plus rude que jamais. 

 

Ce que vous devez faire : 

  • Faire ressortir la marque comme une « famille » sur le rayon : nous créons un bloc marque distinctif (couleur, motif, structure) qui sera immédiatement reconnu dans le rayon. 
  • Réaliser une analyse concurrentielle de l’étagère (IGA, Metro, Costco) avant toute création : repérer les codes dominants (couleurs, formats, icônes) et s’assurer que notre design se démarque. 
  • Penser dès la conception à l’environnement bilingue (français et anglais). Le passage à une version unilingue pour les exportateurs sera ensuite beaucoup plus simple que de faire l’inverse. 
  • Préparer aussi les déclinaisons en commerce électronique (miniatures, vignettes) : l’œil se pose encore plus vite sur un écran que sur les étagères. 

2. Hiérarchie : mettre la bonne information au bon endroit

Pourquoi c’est déterminant? 

 

Les recherches montrent que lorsque le bénéfice principal ou l’ingrédient vedette est immédiatement visible, la motivation d’achat augmente. À l’inverse, une hiérarchie floue ou trop chargée fait décrocher le regard et perdre le message. 

 

Avec la nouvelle obligation canadienne de l’étiquetage frontal (FOP) en date du 1er janvier 2026 avec Santé Canada et l’ajout des symboles nutritionnels «Élevé en » pour les produits dépassant les seuils établis en gras saturés, en sucres ou en sodium, le jeu devient encore plus serré. Il est essentiel que le symbole soit bien placé, ce qui représente à la fois une contrainte et une opportunité de différenciation. 

 

Selon Marie-Pier Lalli, directrice de l’organisme A•melior, qui accompagne les entreprises de transformation alimentaire dans l’amélioration de leurs produits pour mieux répondre aux réglementations actuelles, « l’arrivée du symbole nutritionnel est un véritable tournant. C’est l’occasion pour les entreprises de revoir la composition et le positionnement de leurs produits afin d’allier conformité réglementaire, performance nutritionnelle et attractivité auprès des consommateurs qui exigent de plus en plus de transparence des fabricants. » 

 

Les consommateurs d’aujourd’hui sont mieux informés, plus exigeants et plus conscients de l’impact de leurs choix alimentaires. Ils privilégient les produits sains et les marques transparentes quant à leur composition et leurs valeurs. C’est maintenant aux transformateurs alimentaires de s’assurer de bien communiquer ces informations.  

 

Ce que vous devez faire : 

  • Hiérarchisez l’information en trois niveaux :
    1. Allégation principale / bénéfice clé (haut de l’emballage, souvent proche du logo)
    2. Marque / produit (zone centrale ou haute selon la force de marque)
    3. Visuel / détails (saveur, variété, format, certifications secondaires)
  • Réservez une zone stable en haut de la face avant pour le symbole nutritionnel, si nécessaire (ex. « Élevé en sucres »), et testez si votre allégation reste impactante malgré cette contrainte. 
  • Limitez le nombre de polices et de chiffres : privilégiez un message clair, un bénéfice simple, et une icône forte plutôt qu’un texte dense. 
  • Au Canada, toutes les informations obligatoires sur les emballages alimentaires doivent apparaître en français et en anglais avec une importance équivalente. Au Québec, depuis l’entrée en vigueur de la loi 96 au 1er juin 2025, aucune autre langue ne peut l’emporter visuellement sur le français sur les emballages, et si un descriptif anglais est inclus avec la marque de commerce, ce descriptif doit également être affiché en français. 
  • Faites des tests de lisibilité en 2 secondes (est-ce que l’allégation principale est perçue?) et vérifiez avec un contexte en étalage réel. 

3. Confiance : rassurer et conclure la vente

Pourquoi c’est crucial?

 

Après avoir capté l’attention et transmis le message clé, l’emballage doit rassurer le consommateur qu’il fait le bon choix. Dans un contexte canadien où les consommateurs comparent de près les marques maison et marques nationales, les éléments de preuve (origine, ingrédients, certifications ou, procédés) peuvent faire la différence.
Selon PM Denault, directeur et responsable canadien chez NielsenIQ, les produits qui démontrent deux allégations ou plus ont connu une croissance environ 2 fois plus élevée que ceux qui n’en démontrent qu’une seule. 

 

De plus, les symboles nutritionnels peuvent créer un effet « avertissement », donc s’ils doivent être présents, il faut que le design gagne en crédibilité. 

 

Ce que vous devez faire : 

  • Intégrez des preuves visuelles : ingrédients vedettes bien photographiés, icônes de certification, pourcentage significatif (« + 30 % protéines vs moyenne catégorie ») lorsque pertinent. 
  • Communiquez l’origine locale ou canadienne si c’est un atout (« Fabriqué au Canada », « Aliments du Québec »), mais veillez à bien respecter les seuils de ces mentions. 
  • Anticipez la contrainte du symbole nutritionnel : si votre produit s’avère « Élevé en », utilisez cette vérité pour valoriser un avantage (« Croustillant classique », « Goût authentique sans compromis ») plutôt que de tenter de la masquer. 
  • Ne négligez pas la version de commerce électronique ou d’usage à la maison : un emballage bien vu à la maison augmente la répétition d’achat. 

Conclusion

Un bon design d’emballage ne se résume pas à « être joli ».
Il s’agit de capter en un coup d’œilfaire comprendre en quelques secondes, puis rassurer instantanément. Au Canada et au Québec, où les rayons sont densément disputés, les règles de traduction, de hiérarchie et de preuve s’imposent désormais comme des essentiels en stratégie d’emballage. 

 

En appliquant ces trois règles d’or, Attention, Hiérarchie et Confiance, vous transformez un contenant en un vendeur puissant.
Chez Braque, nous voyons chaque jour que le design le plus efficace est celui qui pense d’abord au « parcours consommateur », pour faire passer les produits des tablettes aux paniers. 

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